In de weekendeditie van Le Soir (interview met Wetstraat-journalist David Coppi) zet Hendrik Vuye de puntjes op de i. “De regering-Michel moet deze schendingen van de mensenrechten streng veroordelen.”
Zeggen waar het op staat. Spanje miskent door de toepassing van artikel 155 van de Spaanse Grondwet het zelfbeschikkingsrecht als gewaarborgd door artikel 1 van het Internationaal Verdrag inzake Burgerrechten en Politieke Rechten (IVBPR). We hebben het in alle duidelijkheid gezegd in de Kamer. Enkele weken later volgt een onafhankelijk expert van de Verenigde Naties onze stelling. Spanje schendt de vrije meningsuiting en het recht op het vrije politieke debat (art. 10 EVRM). Politieke gevangenen in een EU-lidstaat zijn onaanvaardbaar. Dit is een flagrante schending van het EU-Verdrag (art. 2). Of zoals Veerle Wouters zegt in een Kamerdebat: ‘Spanje kan zo geen lid van de EU blijven’.
Lees hieronder het interview:
Hendrik Vuye (V&W): « N-VA et gouvernement devraient protéger et aider M. Puigdemont »
Député indépendant, ex- N-VA (il a claqué la porte l’an dernier), Hendrik Vuye soutient que son ancien parti a renoncé à son engagement flamand pour se « normaliser » au gouvernement fédéral, et n’est pas à la hauteur dans la crise catalane. Son analyse…
Dans la majorité, pour ce qui concerne M. Puigdemont, tous se retranchent derrière les procédures juridiques, ce qui est légitime, non?
Oui, mais cela n’évacue pas le problème. Il ne s’agira pas ici d’une sorte d’exécution quasi automatique du mandat d’arrêt européen émanant de l’Espagne. Le juge belge devra tenir compte de la violation des libertés fondamentales, de la disproportion des sanctions…
Bref, la défense de Carles Puigdemont a des arguments…
Le dossier de M. Puigdemont est chaque jour plus solide vu l’attitude des autorités espagnoles.
Theo Francken, Bart De Wever ont pris sa défense…
Tweets et petites phrases, voilà tout… Dire qu’il est un « ami », comme l’a fait Bart De Wever, cela ne porte pas à conséquence, c’est vide. Non, les libertés fondamentales sont en jeu, c’est donc le gouvernement fédéral qui devrait réagir. Ils ont peur d’un incident diplomatique, soit, mais il est question ici de quelque chose d’important, ils ne peuvent pas l’ignorer.
Quant à la N-VA, la Catalogne, c’était un cadeau au départ, cela a permis pendant des semaines de garder le communautaire au frigo en Belgique et, en même temps, de le mettre dans le four à micro-ondes quand ils évoquaient la crise en Espagne ! Commode. En somme, cela leur a permis d’être nationalistes sans l’être vraiment.
En plus, ce dossier est un excellent paratonnerre : pendant que l’on parle de la Catalogne dans la presse, on oublie le budget et la lettre très sévère de la Commission européenne. Cela étant, le cadeau est devenu un cadeau empoisonné : avec la venue à Bruxelles de M. Puigdemont, le problème est devenu européen d’abord, et belge par ailleurs.
Notre gouvernement est directement concerné. Et cela, quoi que décide le juge. S’il accepte la demande d’extradition de l’Espagne, cela mettra en porte-à-faux les militants de la N-VA. S’il repousse la demande, alors, on aura une crise diplomatique avec l’Espagne. En fait, la N-VA aurait été bien heureuse de voir M. Puigdemont filer en Suisse plutôt que venir en Belgique !
Bref, selon vous, la N-VA est en difficulté et n’assume pas son « nationalisme »…
Ils sont tout le temps dans la double communication. Sur la législation linguistique à Bruxelles, la N-VA fait énormément de bruit au parlement bruxellois mais on ne l’entend pas au fédéral. Même chose pour la scission des zones de police, etc. En réalité, la N-VA est en train de capter le nationalisme flamand juste pour mener une politique libérale de droite au fédéral. Et elle vise un gouvernement Michel II.
On a pourtant le sentiment qu’elle pourrait, à tout moment, sortir de sa réserve et hisser le drapeau flamand à la faveur de la crise catalane.
En principe non, elle ne bougera pas, sauf si la pression est trop grande, mais je ne pense pas que ce sera le cas. Vous savez, la N-VA c’est : lisez mes tweets, écoutez mes interviews, et surtout ne regardez pas mon action au gouvernement.
Franchement, à ce stade, tous les partis devraient prendre la défense de M. Puigdemont, car nous ne sommes plus dans un problème de nationalisme ou non, mais dans un problème de démocratie ou non, d’Etat de droit ou non.
De là à faire tomber le gouvernement…
Charles Michel avait condamné les violences de Madrid, c’était courageux, et là il a un choix éthique à faire : secouer l’Europe ou bien opter pour la realpolitik, fermer les yeux, nier qu’il y a désormais des prisonniers politiques en Espagne.
« Secouer l’Europe », c’est surtout s’isoler…
Mais non. Car, je l’ai dit, on est dans un enjeu fondamental pour l’Europe. Il faut choisir. A quoi cela sert-il de proclamer que l’on défend l’Etat de droit, les libertés publiques, si on ne réagit pas quand il le faut ? Il y a là une grande hypocrisie.
Votre courant politique – Vuye&Wouters – soutient l’indépendantisme catalan, et appelle à l’indépendance de la Flandre.
Oui.
Via un processus à la catalane, une proclamation depuis le parlement flamand ?
C’est une piste. Mais dans tous les cas, l’indépendance, ce sera un processus à négocier – pensez à la dette de l’Etat, le sort de Bruxelles… –, dans le dialogue, et pacifiquement. Il faudra évidemment que le nouvel Etat soit conforme aux standards de la Cour européenne des droits de l’homme. Je ne suis pas un putschiste.
Cela étant, la N-VA reste un parti séparatiste, c’est l’article 1 de ses statuts.
La réalité de l’action politique est toute autre. Quant à l’avenir : sortir l’article 1 du frigo après l’y avoir maintenu pendant 10 ans, il ne sera plus très frais…
Certains francophones soutiennent que la N-VA feint de ne pas faire du communautaire mais, concrètement, occupe les rouages de l’Etat, et travaille de l’intérieur à son effondrement… C’est une thèse.
Oui, c’est une thèse, et je serais très heureux si elle était vraie ! Mais non, je vous l’ai dit, en réalité ils captent le nationalisme flamand pour appliquer une politique libérale de droite. C’est un choix, il est légitime, mais ils ne l’avouent pas, et ça, c’est insupportable.